C’est ce qu’on appelle un baroudeur. Le Bruno il en a vu des stades et des vestiaires, faut pas lui faire à lui, le football c’est un truc qu’il connait sur le bout des crampons.
Né en Corse fin 72, à Bastia plus précisément (il ne rigole pas là-dessus) le petit Bruno débute dans le monde du football sous les couleurs du petit club de l’Étoilé Filante de Bastia avant de rejoindre a l’âge de seize ans le centre de formation de l’AS Monaco. Quatre ans a jouer avec la réserve monégasque puis un beau matin d’Octobre 92, une convocation d’Arsène Wenger pour un baptême de D1.
Trois matchs en pro et retour au bercail. Bruno Rodriguez décide de s’engager avec le SC Bastia, qui évolue à ce moment-là en division 2.
Pour sa première saison il participera à sa manière a la montée du club (10 matches / 5 buts) avant que Fred Antonetti décide de faire jouer la jeunesse en D1. Faut dire qu’à ce moment-là, le coach corse dispose d’un bon cru (Soumah, Casanova, Rool..), comme l’atteste le ticket d’une finale de coupe de la ligue perdu contre le Paris-Saint-Germain version Rai.
L’année d’après est un peu plus compliqué pour le club bastiais qui termine quinzième de l’exercice 95/96. Pour Bruno d’Agen les stats sont de plus en plus intéressante (35 matches / 11 buts) ce qui lui permet de rejoindre un club bien plus ambitieux, le RC Strasbourg.
Enlevez moi ce maillot, et vite !
Mais Bubu est plutôt du genre versatile. Il décide après seulement quatorze petit matchs de se barrer au mercato hivernal pour rejoindre le Football Club de Metz (Et tout ça sans avoir vu le marché de Noël !)
Six premiers mois qui seront plutôt convaincant du côté de la Moselle avec quatre buts a la clé et une cinquième place synonyme de coupe d’Europe pour les grenats.
Une place en coupe d’Europe qui va permettre au club a la croix lorraine de recruter du lourd. Meyrieu, Boffin et Lukic rejoignent un effectif déjà bien sympa pour une saison 97/98 qui restera historique pour le club comme pour Bruno.
Après le titre de vice-champion de France, les choses deviennent un peu plus compliquées. Les départs de plusieurs joueur cadre se font rapidement ressentir, avec notamment une élimination au tour préliminaire de la ligue des champion face a la petite équipe finlandaise d’Helsinki.
Comme une habitude, Bruno décide de quitter le navire au mercato hivernal. Il devient avec Gravelaine et Madar, la nouvelle recrue phare du PSG (version pas Qatar).
Malgré une place de titulaire et des performances tout a fait honorable, le corse est prêté au club anglais de Bradford après 1 an et demi dans la capitale française. Le tournant de sa carrière.
De l’autre côté de la manche Rodriguez chope assez vite le mal du pays et s’enfonce confortablement sur le banc de touche. Désireux de revenir à Paris le plus vite possible, Bruno se heurte au refus des dirigeants parisiens qui digèrent assez mal son comportement passé et le transfèrent même définitivement au RC Lens à son retour.
Hop là, et un parisien, un !
Guère convaincant sous les couleurs sang et or avec un seul pion au tableau face au PSG (dans tes dents), Bruno est à nouveau prêté, direction Guingamp ou il retrouvera peu à peu son football (29 matches / 12 buts).
Alors que l’on croit le buteur sur le retour, le club breton décide de ne pas lever l’option d’achat. Après un nouveau prêt au Rayo Vallecano (2 matches), il terminera la saison à Lens (8 matches) avant de rejoindre l’AC Ajaccio l’année d’après (6 buts).
Après un tour de France bien rempli, Rodriguez reviens à Metz sous la forme d’un prêt au mercato hivernal (l’histoire de sa vie) six ans après avoir quitté la lorraine.
« Rodriguez sous le sapin, le père Noël est une ordure »
Voilà ce que l’on pouvait lire tribune ouest pour fêter son retour en Moselle. Un retour au gout amer pour les supporters grenat qui enlèveront la banderole suite à une visite en chair et en os de l’avant-centre pour des explications …….
Un passage qui ne restera pas dans les annales avec moins d’une dizaine de matches pour un seul but, face à l’OM.
Il terminera ensuite tranquillement sa riche carrière du coté de Clermont-Ferrand en deuxième division.
Ah que elles ne sont pas belles mes Puma peut être ?!
Retraité des terrains depuis, l’homme aux mille et une vies, a depuis ouvert en collaboration avec un ami, une boulangerie qui l’a depuis revendue et est devenue conseiller dans un petit club corse de CFA2.
Quoi qu’on en dise, Bruno Rodriguez et son formidable sens du but resteront à jamais dans l’histoire du club. Il restera aussi une des nombreuses énigmes du football français.
Jéremy A